Thierry Ragueneau

Thierry
Ragueneau 38 minutes de lecture

Sa voix traverse les décennies, toujours avec cette force sereine et cette jeunesse impérissable. Sa voix ne change, la chaleur de son timbre non plus. Thierry Ragueneau est intemporel. Lui, qui a débuté au côté des plus grands tels que Richard Darbois, Patrick Poivey ou encore Jacques Frantz s’est fait un nom dans le milieu du doublage.

À la fin des années 80 et au début des années 90, sa carrière prend son envol. Il prête sa voix à deux grands noms du cinéma américain : Andy Garcia et Keanu Reeves, qui, eux aussi, débutent une carrière prometteuse à Hollywood. S’il n’avait pas le bonheur de poursuivre à leurs côtés, la voix de Thierry Ragueneau continuerait malgré tout de raisonner ailleurs et de marquer de façon indélébile, aussi bien les cinéphiles que les amateurs de séries télévisées. En 2007, c’est au travers de l’acteur Simon Baker que l’ex-star de Plus Belle la Vie trouve un nouveau souffle. L’arrivée de la série Mentalist en France bouleverse sa vie. Il y prête sa voix au personnage principal, Patrick Jane, anti-héros qui, suite à la mort de sa femme et de sa fille, rejoint le CBI pour tenter de retrouver l’assassin de sa famille. La série est un succès monstre en France avec 10 millions de téléspectateurs en moyenne par semaine. La voix de Thierry Ragueneau est devenue aussi populaire que son interprète Simon Baker et s’offre une seconde vie puisque la série lui ouvre aussi les portes de la direction artistique. A la télévision, il n’était pourtant pas inconnu. Si le Mentalist est un des joyaux de sa voxographie, deux autres personnages, peut-être moins célèbres, ont fait sa renommée : Jake Hanson (Grant Show), dans la série culte des années 90, Melrose Place, et Cane Ashby (Daniel Goddard) dans Les Feux de l’Amour, où il tient un record personnel de plus de 548 épisodes doublés entre 2009 et 2022. Héros du film d’animation Ratatouille, Thierry Ragueneau est un enchanteur vocal, une voix insondable et inoubliable.

Pour ce cinquième numéro de Synchro, le comédien revient avec nous sur l’ensemble de sa carrière. De Speed en passant par Hamlet, de V au Mentalist, des Feux de l’Amour à Titeuf, rencontre avec une des voix marquantes du doublage français.

Synchro : Qui êtes-vous Thierry Ragueneau et comment est née votre envie d’être comédien ?

TR : Je suis né le 1er mai 1961, à Troyes, une ville « test » où se côtoyaient les bourgeois et les ouvriers. J’ai eu une scolarité assez normale et je jouais beaucoup au tennis et au foot. Je n’étais absolument pas tourné vers le théâtre. Je me souviens que nous faisions beaucoup de boums étant jeunes –

oui, nous disions « boum » à mon époque – (Rires) et notamment chez moi. C’est durant une de ces soirées, que je suis tombé littéralement amoureux d’une jeune fille qui s’appelle Sonia. J’apprends qu’elle fait du théâtre après l’école, dans un théâtre dirigé par Jacques Cantel, Rue de la Trinité. Ni une, ni deux, je décide de la suivre et de m’y inscrire. Mais la passion dévorante c’était Sonia. Je n’y allais pas pour jouer. Néanmoins, au fur et à mesure, j’ai commencé à m’amuser, à prendre du plaisir à jouer sur scène. Après le bac, je me suis inscris à la Fac de Droit, mais je n’y ai jamais mis les pieds. A cette période, j’avais appris que mon papa, décédé plus tôt, avait aussi joué au théâtre dans son enfance. J’ai pris la décision de continuer dans cette voie et à l’âge de 18 ans, j’ai rejoint la troupe Les tournées Charles Baret où je jouais aux côtés de Darry Cowl. Je me souviens que mon arrivée à Paris pour passer le casting avait été mouvementée. C’était la première fois que je montais seul sur la capitale. En arrivant sur un pont, un peu perdu, je grille un feu et me retrouve au milieu d’un carrefour, des voitures tout autour de moi. La panique absolue. Les policiers me regardent bizarrement mais, très gentils, me laissent repartir en m’indiquant la route.
Après cette tournée, j’ai décidé de prendre des cours de théâtre et j’ai intégré l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre à Lyon. En parallèle, j’avais déjà débuté le doublage. 

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