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Portrait
Patrick Poivey20 minutes de lecture

1948 – 2020

Article tiré du N°0 du magazine

LE ROI EST MORT… VIVE LE ROI !

Bien que cette annonce ne fasse pas la Une des quotidiens et des journaux télévisés comme il se devrait, l’annonce de sa mort a fait l’effet d’une véritable bombe sur la toile et les réseaux sociaux où elle se répand de façon virale. Des anonymes pleurent un artiste qu’ils aimaient, une voix qui leur était chère, et surtout une voix si familière au cœur de beaucoup. Patrick Poivey a en effet marqué considérablement la génération X. Celle de la cassette VHS et de cette période bénie où l’on sortait louer un film au vidéoclub du coin. Une génération qui a vu l’émergence des blockbusters américains et de ces héros plus grands que nature qui les faisaient rêver étant mômes. Une génération biberonnée aux versions françaises des films pour la simple raison que les versions originales n’étaient tout simplement pas diffusées ou disponibles. La voix de Patrick Poivey est indissociable de cette période cinématographique des années 80 et 90 comme beaucoup d’autres comédiens exerçant le doublage à cette époque. Un âge du doublage que l’on peut considérer comme étant d’Or, et où tout le talent de cet extraordinaire comédien va exploser dans cet exercice. Sa qualité première a été de toujours se mettre au service des acteurs étrangers à qui il prêtait sa voix. Celle-ci aurait pu rester noyée au milieu de tant d’autres. Mais outre ce timbre si particulier et reconnaissable entre tous que l’on pourrait aisément placer au rang de « timbre de patrimoine », ce sont les qualités de jeu du comédien qui l’ont peu à peu hissé au rang de star incontestée de la synchronisation

Si on avait prédit au jeune Patrick alors au lycée en Terminale Maths élém qu’il allait devenir comédien, ce dernier aurait ri aux larmes tant cette hypothèse n’était absolument pas dans ses projets. Non. Patrick était voué à devenir médecin. Très bon élève et issu d’une éducation stricte chez les Jésuites, il avait une voie toute tracée devant lui après s’être inscrit en première année de médecine. Mais c’est un drame de la vie qui va en décider autrement. Un drame qui prit la forme d’un terrible accident de voiture qui faillit lui coûter la vie alors qu’il n’a pas 20 ans. Il est alors profondément meurtri à la fois dans sa chair mais aussi dans sa tête. Toute sa vie, il aura du mal à cacher l’émotion qui le submerge à l’évocation de ce drame.

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