Bruno Chevillard

Bruno
Chevillard 41 minutes de lecture

Que serait une version française sans une bonne traduction ? Une œuvre dénuée de sens. Je me souviens que l’immense Patrick Poivey m’avait confié que le dialoguiste était d’une grande importance pour la réussite d’un doublage. La raison en est qu’un texte bien pensé et bien écrit coule tout seul dans la bouche des comédiens. Ces derniers peuvent alors jouer de façon plus naturelle et laisser leur talent s’exprimer. Le texte est donc un élément primordial de la confection d’une version française.

Bruno Chevillard œuvre dans le métier depuis 30 ans, enjoué qu’il est par le plaisir d’adapter, pour le plus grand nombre, des œuvres étrangères. Plaisir du fait qu’il aime profondément son métier. Passionné par le cinéma depuis sa plus tendre enfance, il commence sa carrière comme régisseur théâtre avant de bifurquer vers l’adaptation en doublage. Une opportunité qui s’est proposée à lui. Sa carrière s’est faite de façon graduelle. Débutant sur des Soaps, il passe à l’adaptation de séries plus prestigieuses puis de téléfilms, pour enfin accéder à celle des films 35mm. Aujourd’hui, il adapte des œuvres majeures du cinéma et est reconnu comme un artisan doué, fiable et d’une grande maitrise de son métier.

Il se livre dans une interview qui nous éclaire sur ce métier exigent et si essentiel dans le monde du doublage. L’occasion de découvrir l’envers du décor des auteurs de doublage.

Synchro : Parlez-nous un peu de vous ?

BC : Je suis né à Rambouillet, pas très loin de Paris, dans une famille de la classe moyenne. Mes parents ont eu quatre enfants, j’ai trois sœurs. Mon père travaillait à la Banque de France, d’abord à Paris, puis à Versailles, puis à Rambouillet et enfin à Nanterre, il prenait beaucoup de transports en commun, rentrait épuisé le soir, et il n’y avait pas beaucoup de place à la maison pour la rigolade. On n’a manqué de rien, sauf peut-être d’un peu de fantaisie. Et moi, chaque fois que je pouvais m’évader de cette vie un peu morne, je me tournais vers les livres, les disques, la télévision et le cinéma.

Nous n’avions pas la télévision à la maison, mais ma grand-mère habitait juste en face, nous n’avions qu’à traverser la rue pour profiter de la télé. Dans les années 60, je regardais la série Zorro (1957-1961), Le Palmarès des chansons (1965-1968) ou La Piste aux étoiles (1964-1978). C’était la grande récréation et j’étais vraiment fasciné par cette boîte qui apportait de la fantaisie, de la rigolade et un peu de mystère.

À huit ans, lorsqu’il a fallu que je choisisse une activité extra-scolaire, j’ai demandé à être inscrit au Ciné-Club des Jeunes, à Rambouillet, affilié à La Fédération Jean Vigo. Le premier film que j’y ai vu, c’est La Belle et la bête (1946) de Jean Cocteau. J’ai ensuite vu beaucoup de films, de grands classiques en V.O. S-T, mais aussi des films des années 50 et 60, qui m’ont vraiment ouvert les yeux sur le cinéma.

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