Annie Milon

Annie
Milon64 minutes de lecture

LE FEU INTERIEUR

 

Annie Milon est arrivée dans la synchro avec un timing parfait. Un appel d’air juste après la fameuse grève de 1994 où l’exercice avait cruellement besoin de sang neuf. Le doublage lui a ouvert les bras alors que le cinéma et la télévision résistaient à lui donner sa chance. Elle passe d’une période où elle sentait qu’on ne voulait pas d’elle à une autre où le téléphone sonnait pour l’avoir, elle.

Elle saisit rapidement la technique de la bande rythmo et prend un plaisir infini à prêter sa voix à des actrices à l’écran.

Sa chance ? Qu’on lui confie les doublages d’actrices noires américaines ans des films et séries du pays de l’oncle Sam. Tout fonctionne à merveille et sa carrière décolle. Elle prête très vite sa voix à des jeunes actrices qui deviendront majeures dans le paysage ciné ricain : Thandie Newton, Jennifer Lopez, Halle Berry,… Annie Milon devient alors incontournable.

Cela va faire bientôt 30 ans que la comédienne officie derrière un micro et ce, pour le plus grand plaisir des spectateurs et des voxophiles de tous poils. Elle a déjà une voxographie impressionnante de films et séries à son actif. Son talent n’est d’ailleurs plus à démontrer tant elle possède cette aptitude à se glisser dans la peau des personnages que jouent les comédiennes qu’elle double. Son timbre, velouté, sait se faire doux et chaleureux, mais aussi agressif et survolté. On retiendra ce rôle de Cookie dans la série Empire qui a fortement marqué toute une génération ou encore celui joué par Thandie Newton dans le film Collision (2004), rôle éprouvant oscarisé, montrant toute l’étendue de son talent.

Annie Milon est intransigeante avec la qualité du travail rendu. Cela s’entend, cela se savoure et cela se respecte.

Synchro : Pouvez-vous nous Parler un peu de vous Annie Milon ?

AM : Je suis née à Paris au tout début des années 1970. Je viens d’une famille métissée, ce qui n’était pas très évident à cette période-là. Les choses ne se sont pas vraiment arrangées quand je vois le monde où l’on vit actuellement, mais là, c’était plus frontal. Pour mon père qui était un antillais qui arrivait à Paris, ça a été difficile. L’union de mon père et de ma mère a été d’autant plus dure qu’ils ont été tous les deux rejetés par leurs familles respectives. Quand ils se sont rencontrés, ils étaient tous les deux veufs. Ils avaient déjà eu une vie et des enfants quand ils m’ont eue.

J’ai une petite sœur qui est née juste après moi.

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